12/06/2023

🗨️ Témoignage de Dominique BERNARD, intervenante en Mastère Manager de l’immobilier – Option Habitat Responsable

Quel poste occupez-vous actuellement ?

J’ai pris ma retraite il y un an. J’étais directrice générale adjointe d’Immobilière Rhône Alpes, une entreprise sociale pour l’habitat de 20 000 logements, filiale d’Immobilière 3F qui fait partie du groupe Action Logement. Tout au long de ma carrière, j’ai occupé des postes dans le domaine financier, puis des postes de direction.

Pourquoi avoir choisi d’enseigner chez Suptertiaire ?

J’ai choisi de poursuivre une activité en donnant des cours pour transmettre mes connaissances, mon savoir-faire et mon expérience. Lorsque j’ai su que Suptertiaire ouvrait une formation spécialisée dans l’habitat responsable, j’ai sauté sur l’occasion. 

J’enseigne l’histoire du logement social, le contexte professionnel et spécifique de l’immobilier social, ainsi que la fiscalité du secteur de l’habitat social, qui est un domaine que je connais bien. 

En quoi consiste le mastère de manager de l’habitat responsable ?

L’habitat responsable est un secteur de l’immobilier mal connu, qui loge pourtant plus de 10 millions de personnes en France. C’est un domaine trop souvent assimilé au seul secteur public avec les offices d’HLM alors qu’il y a de nombreuses sociétés à statut privé qui développent et gèrent du logement social. 

Les cours dans ce mastère permettent de sensibiliser les étudiants à une certaine complexité de ce secteur, qui doit être performant malgré un cadre réglementaire contraint tout en gérant des publics fragiles à revenus modestes.  Il y a de la gestion locative et de copropriété, de la gestion financière, du management, les politiques d’aménagement du territoire, les règles d’urbanismes, les aspects environnementaux et techniques de la construction. Il s’agit de comprendre comment la préoccupation environnementale est prise en compte dans la construction et la rénovation des logements

Il y a aussi des cours sur la réhabilitation des patrimoines immobiliers et la stratégie de gestion d’un parc immobilier. Comment faire un projet ? Comment parler avec les collectivités locales car on participe d’une certaine façon au développement urbain et à la création des quartiers au sein des villes ? 

La dimension politique est très importante dans l’habitat responsable

Les préoccupations et les évolutions sociétales se retrouvent dans cette spécialité. Par exemple, Il y a de plus en plus de familles monoparentales et notamment dans les HLM, il faut trouver des logements spécifiques pour répondre à leurs besoins.

Comment faites-vous le lien entre votre enseignement et votre expérience ?

Je crois qu’il faut être passionnée pour enseigner ! Je leur transmets ma motivation à travailler dans ce secteur qui m’a toujours passionnée. Je partage avec les étudiants mes nombreuses expériences qui pourront leur servir : Beaucoup d’exemples concrets et pas que de la théorie !

Quelles sont les perspectives de carrière associées à cette spécialité ?

Il manque de professionnels dans l’immobilier social, les entreprises ont du mal à recruter.

Il y a de nombreuses perspectives dans le domaine du logement social. Le bailleur social réunit tous les métiers de l’immobilier : gestion, transaction, entretien, montage et développement de projets, vente, syndic… Gérer du patrimoine dans une agence de proximité ou être chef de projet de renouvellement urbain pour un bailleur social. 

Certains alternants dans la promotion de cette année sont responsables de secteur, ils s’occupent de l’entretien et de la gestion d’un immeuble, un métier qui consiste à traiter les réclamations des locataires en cas de dysfonctionnements, faire intervenir des prestataires pour des réparations, engager et suivre les travaux de remise en état des logements et veiller avec l’aide des gardiens d’immeubles à un bon fonctionnement des équipements au quotidien, en résumé, offrir une bonne qualité de service aux locataires. 

Un autre étudiant est en alternance chez un promoteur immobilier, il travaille sur la construction de programmes d’immobilier social. 

Il existe également des postes de responsables de contentieux locatifs, afin de traiter les problèmes d’impayés en lien avec des huissiers et des avocats et avec les services sociaux pour mobiliser des aides pour les locataires qui rencontrent des difficultés. 

Les jeunes générations cherchent aujourd’hui à donner du sens à leur métier. Le secteur du logement social, par sa mission d’intérêt général, peut bien répondre, me semble-t-il, aux leurs aspirations.